Quel est le plus puissant cuirassé du monde ?

La seconde guerre mondiale a suscité la construction des cuirassés qui ont supplanté les navires armés qui possédaient une coque trop fragile. Les années qui ont marqué les prémices et l'apogée de la guerre, furent une période de course de bataille à l'armement naval, pendant laquelle un certain pays a pu achever la construction du plus puissant navire de guerre.

Dans cet article, nous vous parlons du plus puissant cuirassé du monde en service à l'époque. Pour ce faire, nous survolerons les détails sur sa conception, son histoire et ses particularités, afin de mieux développer le sujet du cuirassé.

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Qu'est-ce qu'un cuirassé ?

Il était conçu pour remplir plusieurs rôles dont celui de navires de ligne en haute mer, de navire de défense côtière et de croiseur à rayon d'action large. L'évolution rapide des techniques de construction navale militaire de la fin du 19ème siècle a fait apparaitre au début des vaisseaux à coque en bois, puis ensuite des vaisseaux avec cuirasse en fer, qui dispose toujours de voiles, en plus de son moteur à vapeur armé avec des canons placés en batterie.

Le cuirassé a finalement vu le jour avec une coque entièrement métallique, caparaçonné en acier, propulsé seulement par son moteur, et muni de tourelles. Au cœur de ce développement rapide provoqué par la navy américaine, britannique, allemande ou encore japonaise, les cuirassés ont fait preuve de leur puissance pendant la seconde guerre mondiale. Il fonctionne à la machine à vapeur, et possède une artillerie plus puissante que son prédécesseur en bois. Les premiers cuirassés sont les suivants :

• HMS Warrior (1960)
• La Gloire (1859)
• CSS Virginia (Ex-Merrymack)
• USS Monitor

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Un navire de guerre capable de tenir la haute mer

Prenons l'exemple du célèbre cuirassé français "La Gloire", cette « frégate cuirassée » mise en construction par l’ingénieur Dupuy de Lôme. Il s'agit du premier navire cuirassé capable de tenir la haute mer. Grand et puissant, c'était un navire de guerre de 77 m, capable d'atteindre une vitesse de 13 nœuds, protégé d'un blindage de plaques de fer forgé épais de 12 cm, et descendant jusqu'à 2 m au-dessous de la ligne de flottaison.

Un navire de guerre rapide et bien armé

L'artillerie et la vitesse d'un cuirassé étaient considérables. C'était notamment le cas du HMS Warrior, un navire armé britannique plus grand que La Gloire (environ 127 mètres de long). Sa machine à vapeur produit 5 200ch, est alimentée par dix chaudières, et est capable de propulser le bâtiment naval à une vitesse de 17 nœuds (30 km/h).

Il a une autonomie de 4 000 km, et peut résister à tous les projectiles de l'époque, malgré le fait que ce soit un véritable gouffre à charbon. Aujourd'hui, le HMS Warrior, restauré en 1984, est un navire musée, l'une des plus grandes attractions du musée naval de Portsmouth.

Une révolution dans la marine de guerre

L'USS Monitor de la marine américaine est un bon exemple de vaisseau révolutionnaire. Ses caractéristiques suivantes prouvent pourquoi :

• Un pont plat, au ras de l'eau, surmonté de tourelles cylindriques centrales portant deux énormes canons de calibre de 305 millimètres
• Bâtiment, d'une longueur de 52 mètres, construit en deux parties : la coque et le pont blindé qui déborde largement de la coque. Les deux parties sont faites d'une armature de chêne qui supporte des plaques de fer dont l'épaisseur atteint par endroits 23 cm.
• Une tourelle cylindrique pivotante composée de plaques blindées et rivetées sur une armature en fer. Elle a un diamètre de 6 m et une hauteur de 2,75 m. Les deux canons tirent, au choix, des boulets de fonte ou des obus explosifs.

Le plus puissant des cuirassés 

Ce n'est ni la marine britannique, ni la marine allemande ni même la marine américaine qui avait en sa possession le plus puissant des cuirassés du monde. A l'époque, c'était la marine du pays du soleil levant qui détenait le cuirassé le plus puissant du monde. Son nom est Yamato, navire-jumeau d'un autre cuirassé de même classe, Musashi.

Le Yamato, symbole de la marine impériale du Japon

Nommé d'après la province de Yamato, le Yamato a été conçu pour s'opposer aux cuirassés plus nombreux de la flotte américaine, rival principal du Japon dans le Pacifique.

Sa quille est posée en 1937 et il est mis en service à la fin de l'année 1941, une semaine après l'attaque de Pearl Harbor. Durant l'année 1942, il sert en tant que navire amiral de la Flotte combinée, et en juin 1942 l'amiral Isoroku Yamamoto dirige la flotte de sa passerelle pendant la bataille de Midway, défaite désastreuse pour l'Empire Nippon, hélas. 

Caractéristiques

Il n'a pas seulement été le plus puissant des cuirassés. C'était également le plus grand, même face à la flotte américaine. Les aspects de ce bateau attestent ce fait, dont les caractéristiques techniques :

• Longueur : 263 mètres hors-tout, 256 mètres à la ligne de flottaison
• Maître-bau : 38,90 m hors-tout, 36,91 m à la ligne flottaison
• Tirant d'eau : 10,86 m en ordre de combat
• Déplacement : 65 027 t (à vide, dont 21 266 t de blindage); 71 110 t en ordre de combat
• Port en lourd : 72 809 t
• Puissance : 150 000ch (110 MW) ; 167 310ch aux essais en 1942 ; 45 000 ch en marche arrière
• Propulsion : 12 chaudières Kanpon, 4 turbines à vapeur
• Vitesse : 27 nœuds

Sans oublier les caractéristiques militaires :  

• Armement (1941) : 9 canons de 460 mm (montés en trois tourelles triples) ; 12 canons de 155 mm (montés en quatre tourelles triples) ; 12 canons anti-aériens de 127 mm (6 tourelles doubles) ; 24 canons anti-aériens de 25 mm ; 8 mitrailleuses anti-aériennes de 13mm.
• Blindage : 650 mm en tourelles, 409 mm en ceinture, 198 mm au pont
• Aéronefs (Avions) : 7 appareils
• Rayon d'action : 11 500 km à 16 nœuds (30 km/h)

Un navire de guerre mémorial

Plus de 1000 vies ont été perdues à bord du Yamato lors de son bombardement par la flotte US le 24 Octobre 1944.  Son épave a été repérée par un robot embarqué sur l'Octopus, le yacht de Paul Allen consacré à l'exploration et à la recherche scientifique. Elle reposait par un kilomètre de fond en mer de Sibuyan, au cœur de l'archipel philippin, théâtre de l'une des grandes batailles navales de la guerre du Pacifique en 1944.

Des années sont passées, mais l'apogée ainsi que le déclin du Yamato restent gravées dans l'histoire et surtout dans celle de Nihon, pour ne jamais être oublié, même en n'étant plus qu'une épave. Que ces 1023 défunts marins qui étaient à bord reposent en paix.

Conception et construction

Après le retrait du Traité naval de Washington, limitant la taille et la puissance des navires armés, la marine impériale japonaise commence la conception de la nouvelle classe des cuirassés lourds Yamato. Des navires de 70 000 tonnes de la classe Yamato, furent conçus pour attaquer et détruire plusieurs cuirassés ennemis en même temps. Sa quille est posée à l'arsenal naval de Kure, dans la préfecture d'Hiroshima, le 4 novembre 1937, dans un chantier naval qui est adapté pour recevoir son énorme coque.

Le quai est approfondi d'un mètre et des portiques capables de soulever jusqu'à 350 tonnes sont installés. Le navire est armé le 8 aout, avec le capitaine Miyazato Shutoku (plus tard devenu vice-amiral) aux commandes.

Le blindage

Le blindage des parois du Yamato est incliné de 20° vers l'intérieur et devient interne dans sa partie inférieure où il se raccorde à la contre-carène. La ceinture est constituée de plaques de 410 mm d'épaisseur dans la partie haute, se réduisant néanmoins à 200 mm plus bas et enfin à 80 mm au niveau des tôles du fond.

Dans la section des soutes à munitions, le blindage atteint 250 mm pour la partie basse et au lieu de descendre vers le fond, se recourbe horizontalement en protégeant ainsi également le bas des soutes, avec 76 mm dans la partie centrale et 51 mm pour les bords de raccordement.

Les tourelles possèdent un blindage de 650 mm, ce qui les rend quasi invulnérables aux tirs à distance normale. Quant au pont il a, hors réduit, des plaques de 35 à 50mm. Dans le réduit, le pont de protection atteint au centre 200 mm et 230 mm dans les deux parties latérales inclinées.

L'armement 

La batterie principale du navire japonais se compose de neuf canons de Type 94 d'un calibre de 46 cm. C'est le plus gros calibre d'artillerie navale jamais monté sur un navire de guerre, bien que ses obus ne soient pas aussi lourds que ceux tirés par les canons britanniques Mk1 de 18 pouces (en) de la PGM. Voici les caractéristiques des canons :

• Longueur : 21,13 mètres de long
• Poids : 147,3 t
• Capacité de tir : Tir des obus explosifs ou perforants à une distance de 42 kilomètres.

À sa mise en service, la batterie secondaire comprend :

• 12 canons de 155 mm montés dans quatre tourelles triples (une à la proue, une à la poupe, deux au milieu du navire).
• douze canons de 127 millimètres montés dans six tourelles double (trois de chaque côté au milieu du bateau).
• 24 canons anti-aériens de 25 millimètres, en huit affûts triples, montés principalement au centre du bateau.

Lorsqu'il est réaménagé, pour des missions navales, en 1944 et 1945, dans le Pacifique Sud,  la configuration de la batterie secondaire est modifiée. Les deux tourelles triples de 155mm centrales sont débarquées et remplacées sur chaque bord par trois affûts doubles de 127mm. La configuration devient donc la suivante :

• 6 canons de 155 millimètres en deux tourelles triples (proue et poupe)
• 24 canons de 127 millimètres en douze affûts jumelés 127mm/40 Type 89
• des canons anti-aériens de 25 millimètres augmenté à 152 en cinquante affûts triples plus deux affûts simples

Mis en service

A partir d'octobre ou novembre 1941, le cuirassé effectue des essais en mer, pour atteindre sa vitesse maximale de 27,4 nœuds (50,7 km/h). Le 16 décembre 1941, il est officiellement mis en service à Kure. Le même jour, sous le commandement du capitaine (devenu plus tard vice-amiral) Gihachi Takayanagi, il rejoint les cuirassés Nagato et Mutsu dans la première division de cuirassés.

Le 12 février 1942, il devient le vaisseau amiral d'Isoroku Yamamoto de la Flotte combinée. Yamamoto, vétéran de la victoire écrasante du Japon sur la Russie lors de la bataille de Tsushima durant le conflit russo-japonais de 1904-1905, le vainqueur de l'attaque de Pearl Harbor prévoit un engagement décisif avec la marine des USA à l'île de Midway.

Après avoir participé à des simulations militaires en mer, le Yamato quitte la baie de Hiroshima le 27 mai 1942 pour rejoindre le groupe principal de cuirassés.

Les batailles de Yamato

Entré en service après Pearl Harbor, le Yamato participe à presque chaque bataille suivant le 7 Décembre 1941, en particulier la bataille du golfe de Leyte en 1944 où il est brièvement bombardé, et Midway.

La bataille de Midway

Le sort en décide autrement quand les Japonais croient enfin pouvoir utiliser la puissance de feu sans pareil de Yamato. Ainsi, à Midway, l'amiral Yamamoto veut jeter dans la bataille ses navires de ligne, dont le Yamato, pour un combat de nuit. Mais la flotte américaine victorieuse, qui a déjà coulé 4 porte-avions nippons, s'est prudemment retirée.

Au cours de cette bataille, le Yamato ne joue aucun rôle majeur, retournant finalement à sa base à Kure pour réapprovisionner ses soutes à munitions et à combustible. Le Japon avait perdu 3 porte-avions et plus de 450 appareils avec leurs pilotes expérimentés.

Bataille du golfe de Leyte

Alors que le Yamato est intégré avec son sistership, Musashi, à l'escadre de l'amiral Kurita, à Leyte, afin d'attaquer la flotte d'invasion américaine, le plan, qui consistait à prendre l'ennemi par surprise, tombe à l'eau. C'est l'US Navy qui prend l'initiative de l'attaque avec ses avions, en bombardant la flotte japonaise, faisant couler le Musashi. Après des échanges de coups de feu et une perte considérable, le cuirassé se retire, résultat de la crainte de l'amiral en charge, de sacrifier pour rien la dernière grosse unité de la marine impériale.

Opération Ten-Gō

Il s'agit de la dernière grande opération navale japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a signé la fin du plus grand cuirassé du globe. Au mois d'avril 1945, accompagné d'une escorte de neuf autres vaisseaux, le Yamato quitte le Japon pour une mission suicide contre les forces alliées envahissant Okinawa.

La flotte japonaise fut interceptée par l'aviation américaine et presque totalement détruite avant d'arriver à destination. Le Yamato et cinq autres navires japonais furent coulés. Au moment de son naufrage, le cuirassé n'avait pas encaissé moins de 11 torpilles et 6 bombes.

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